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Le Cherokee - Richard Morgiève - Joëlle Losfeld Editions, 2019.


Si vous lisez mes chroniques de temps en temps, vous avez sans doute remarqué mon penchant pour les livres où l'auteur me prête quelques facultés intellectuelles et évite de m'expliquer tout par le menu. J'aime bien les blancs entre les lignes, les sous-entendus, les ellipses, les métaphores, les révélations au compte-gouttes. Ici, Richard Morgiève a dû me voir venir parce que, du blanc, j'en ai eu dans les 150 premières pages, jusqu'à l'aveuglement même ! Je me suis un peu paumée en 1954 dans cette région de l'Utah (enfin, je crois) où, sur un plateau blanc de neige (nous y voilà !), un avion militaire recouvert de suie a atterri sans pilote par une nuit noire à côté d'une voiture verte volée et sous les yeux du shérif Peau Rouge de service. Et c'est bien ce shérif, ses états d'âme, ses cauchemars, ses moeurs, ses principes, ses cadavres dans le placard et sur sa route, les nombreux blancs de son existence que le narrateur à l'humour parfois un peu lourd va tenter de nous faire aimer tout au long du récit. Au fil des pages, le portrait de ce shérif, perdu autant que moi dans sa double enquête de menace nucléaire et de tueur en série s'est étoffé petit à petit. Hélas ! le blanc s'est finalement transformé en noir sale. Là où chez Benjamin Whitmer, les gros mots sonnent comme de la poésie, dans le Cherokee, les métaphores graveleuses du narrateur m'ont agacée, fatiguée. Pire ! J'ai cessé de m'arrêter aux nombreuses phrases nébuleuses du style « il y a une histoire que tout le monde connaissait, c'était celle du gars qui cherchait le nom de son histoire – et les gars et les histoires tenaient debout par leur nom ». Pfiou ! C'est comme souquer les artémuzes, ça veut rien dire ! Ou alors ça m'échappe …. mes excuses. Dommage, parce que, s'il y a bien un domaine dans lequel l'auteur m'a conquise, c'est dans l'art du dialogue (toujours avec des blancs hein ^^, faut suivre !) et dans la création de personnages bien trempés dont la palme revient à Myrtle Tate (sa description m'a fait rire aux larmes). En conclusion, un arrière-goût de Canada Dry en lieu et place du Whiskey espéré. Mais c'est bien connu, les goûts et les couleurs ….

Quatrième de couverture

1954, USA : alors qu 'il fait sa tournée de nuit à la première neige, sur les hauts plateaux désertiques du comté de Garfield, dans l'Utah, le shérif Nick Corey découvre une voiture abandonnée. Au même moment, il voit atterrir un chasseur Sabre, sans aucune lumière. Et sans pilote. C'est le branle-bas de combat. L'armée et le FBI sont sur les dents. Quant à Corey, il se retrouve confronté à son propre passé : le tueur en série qui a assassiné ses parents et gâché sa vie réapparaît. Corey se lance à sa poursuite. Mais les cauchemars ont la dent dure... Et on peut tomber amoureux d'un agent du FBI.

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