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Le songe du photographe - Patricia Reznikov - Albin Michel, 2017


Je m’étais engagée auprès de Babelio à lire Le songe du photographe pour participer à « l’effort de guerre » de critiquer toute la rentrée littéraire. J’avais jeté mon dévolu sur le livre car le thème central (l’exil) m’intéressait.

Cependant, tels les exilés de ce livre pris entre la nostalgie de leur enfance à l’Est et la réalité de leur vie actuelle à Paris, telle la construction du livre rythmée par l’alternance entre deux espaces-temps, mon avis sur ce livre est partagé.

D’un côté, j’ai particulièrement apprécié les chapitres où Joseph, adolescent de 15 ans négligé par sa famille, trouve ses repères et un refuge affectif auprès de plusieurs exilés. Les récits des traumas vécus par les uns et les autres durant, notamment, la montée du nazisme et la seconde guerre mondiale étaient d’une grande intensité.

J’ai également apprécié entendre dans la bouche de Sandor toutes les réflexions sur la photographie et son importance pour l’histoire.

Par contre, j’ai ressenti de l’ennui dans la partie du récit où Joseph, devenu adulte, visite avec une nostalgie appuyée, les lieux où ont vécu ses anciens amis. J’ai trouvé les descriptions de son parcours assez pesantes, (noms de rues, descriptions de bâtiments, au besoin rappel de l’historique du bâtiment, …..). Il me semble que la leçon d’histoire, la visite guidée des lieux a pris le pas sur l’œuvre romanesque. Et que dire du plaidoyer final sur l’œuvre de Roland Barthes.

Il s’agit pourtant d’un très bon livre, l’écriture est fluide et simple, l’auteure connaît son sujet. Je suis certaine que Le songe du photographe ne manquera pas de ravir les férus d’histoire contemporaine et les milieux littéraires parisiens.

Cependant, je dois avouer qu’il n’a pas su toucher mon cœur de provinciale.

Là où le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia m’avait transportée, le songe du photographe m’a laissée à quai.

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