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Les fils de la poussière - Arnaldur Indridason - Editions Metailié - 2018.


Avez-vous déjà observé un bébé de près ? Moi oui, souvent. Je suis toujours fascinée par la perfection de ce petit être. Déjà si petit, il est complet dans les moindres détails : les mains, les doigts, les ongles, les orteils, les oreilles, les yeux, les sourcils. Tous les organes sont là, déjà parfaitement formés mais en miniature. Sa longue vie en devenir lui permettra de développer et d'affirmer ce qu'il porte déjà en lui. Les fils de la poussière, c'est le bébé d'Arnaldur Indridason, son premier, celui dans lequel apparaissent pour la première fois l'inspecteur Erlendur, Sigurdur Oli et Elinborg. Ce bébé est né il y a 21 ans mais il vient seulement d'être traduit et édité en France. Et comme pour un bébé, tout est déjà là : la trame policière est bien maîtrisée, les paysages d'Islande nous font déjà rêver, Erlendur est déjà un vieux baroudeur bougon et solitaire en mal de ses enfants. Sigurdur Oli est un jeune con prétentieux frais émoulu de l'université. Ce livre respire déjà le talent et est annonciateur d'avenir prometteur et de succès. Mais comme tout bébé, il n'est pas encore mature, il est un peu timide, pas encore tout à fait affirmé, Erlendur n'est pas omniprésent. On lui pardonne. Je suis une fan de la première heure d'Arnaldur Indridason, je pense avoir lu à peu près toutes les enquêtes d'Erlendur. Alors forcément, j'ai développé une affection particulière pour cet auteur et son personnage aux multiples déboires et failles personnelles. J'ai vu le bébé grandir d'année en année, de polar en polar, je l'ai vu devenir mature, acquérir bien des qualités littéraires et recevoir des récompenses. Pour moi, lire cet opus vieux de 21 ans, c'est un peu comme remonter le temps et parcourir les premières pages d'un album photo familial. C'est surprenant et attendrissant. Cependant, que ma chronique rose bonbon ne vous induise pas en erreur sur le contenu de ce roman car de bébé heureux il n'en est point question ici. Il serait plutôt question d'enfance sacrifiée mais c'est à vous de découvrir ce que la folie et la cupidité sont capables d'engendrer. Avec Erlendur, le sordide est souvent au rendez-vous. Avec Indridason, les travers et les maux de la société islandaise sont toujours au premier plan. On est bien dans du noir de noir, de celui si caractéristique des champs de lave en Islande. Merci aux éditions Metailié et à BePolar pour l'envoi de ce livre dans le cadre de l'escape game Bepolar.

Quatrième de couverture

Le récit s’ouvre sur le suicide de Daniel, quadragénaire interné dans un hôpital psychiatrique de Reykjavík. Au même moment, un vieil enseignant, qui a eu Daniel comme élève dans les années 60, meurt dans un incendie. Le frère de Daniel essaie de découvrir ce qui liait ces deux hommes et comprend graduellement que, dans les années 60, certains enfants ont servi de cobayes dans le cadre d’essais pharmaceutiques et génétiques qui ont déraillé… L’enquête est menée parallèlement par le frère de Daniel et par une équipe de policiers parmi lesquels apparaît un certain Erlendur, accompagné du jeune Sigurdur Oli et d’Elinborg.

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