La salle de bal - Anna Hope - Gallimard, 2017

Prenez vos mains, mettez-les autour de votre cou et serrez ! Dans quelques secondes, vous devriez approcher de la sensation d’étouffement et de claustrophobie que j’ai éprouvée à la lecture de « la salle de bal ».

Mon malaise a commencé à l’hiver 1911, lorsque Ella, petite ouvrière d’une filature dans le Yorkshire, est internée à l’asile d’aliénés de Sharston pour avoir cassé une vitre de la filature. Elle rejoint là les centaines d’hommes et de femmes, certains réellement fous, d’autres « placés » par leurs familles ou leurs employeurs sous des prétextes fallacieux. Un des rares moyens de s’en sortir est d’avoir une conduite exemplaire, surtout lors du bal hebdomadaire où hommes et femmes sont réunis pour danser.

Inutile de vous dire qu’Anna Hope sait raconter les histoires avec force, sensibilité et nuance.

Elle serre et desserre à l’envi l’étau autour de vos sentiments et vous vous retrouvez à avaler les pages, tour à tour révoltée, dégoûtée, mal à l’aise, inquiète puis attendrie, pleine d’espoir mais toujours à la merci du répit qu’elle voudra bien vous laisser.

J’ai terminé ce roman comme je l’avais commencé, la gorge serrée, mais cette fois, c’était d’émotion.