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Farallon Islands, Abby Geni - Actes Sud, 2017


Vous êtes-vous jamais demandé pourquoi nous éprouvions une telle fascination pour les personnes qui choisissent de vivre sur une île ? Moi si ! Souvent même ! Parce qu’il faut bien l’avouer, nous avons toutes et tous éprouvé un jour l’envie de tout larguer pour partir vivre sur une île, de préférence peu peuplée ou même déserte.

Miranda, elle, a franchi le pas. Elle s’est même fermement battue pour décrocher sa place sur les îles Farallon pendant un an. Pourquoi un tel acharnement à rejoindre un ensemble de cailloux inhospitaliers et sauvages situés à 50 km au large de San Francisco ? Parce que Miranda est photographe professionnelle, spécialisée dans la faune sauvage et que les îles Farallon sont classées réserve naturelle. Elle va rejoindre six biologistes passionnés qui cohabitent dans un petit refuge et sont chargés de consigner, sans intervenir, toute l’activité animalière de l’île et des eaux qui l’entourent.

Alors, je pourrais vous dire que ce livre est une ode à la nature sauvage, que vous allez en apprendre beaucoup sur le rapport entre les hommes et la nature et que vous allez plonger dans un huis clos d’une grande tension psychologique.

C’est vrai, il y a de toute cela mais l’essentiel est ailleurs car ce bon roman vaut toutes les thérapies du monde. A qui sait écouter, il dit comment se perdre pour se retrouver, il chuchote qu’aller de l’avant est toujours possible et il rappelle que le passé ne doit pas devenir notre présent permanent. Et une fois la dernière page tournée, l’histoire de Miranda restera dans votre tête et vous saurez enfin pourquoi vous aviez tant envie d’aller sur une île déserte. Mais vous saurez surtout si vous y seriez resté(e) ou pas.

A nouveau, les éditions Actes Sud ne se sont pas trompées et ont su déceler dans ce premier roman d’Abbi Geni la profondeur du récit et la beauté de l’écriture. J’ai particulièrement apprécié les descriptions de la nature sauvage, la très juste observation du rapport qui existe entre le photographe et le monde qu’il photographie ainsi que la fine analyse psychologique de la nature humaine.

C’est pourquoi je pardonne volontiers les quelques longueurs du récit, une ou deux grosses ficelles et l’acharnement de l’auteur à tout nous expliquer dans les dernières pages plutôt que de nous laisser le soin d'assembler toutes les pièces du puzzle.

En bref, un bon livre à emporter cet été pour ne pas bronzer idiot sur les plages bruyantes et surpeuplées.

Quatrième de couverture

Miranda débarque sur les îles Farallon, archipel sauvage au large de San Francisco livré aux caprices des vents et des migrations saisonnières. Sur cette petite planète minérale et inhabitée, elle rejoint une communauté récalcitrante de biologistes en observation, pour une année de résidence de photographe. Sa spécialité : les paysages extrêmes. La voilà servie. Et si personne ici ne l’attend ni ne l’accueille, il faut bien pactiser avec les rares humains déjà sur place, dans la promiscuité imposée de la seule maison de l’île ; six obsessionnels taiseux et appliqués (plus un poulpe domestique), chacun entièrement tendu vers l’objet de ses recherches. Dans ce décor hyperactif, inamical et souverain, où Miranda n’est jamais qu’une perturbation supplémentaire, se joue alors un huis clos à ciel ouvert où la menace est partout, où l’homme et l’environnement se disputent le titre de pire danger. Avec une puissance d’évocation renversante et un sens profond de l’exploration des âmes, Abby Geni nous plonge en immersion totale parmi les requins, les baleines, les phoques, les oiseaux et les scientifi ques passablement autistes… dans un vertigineux suspense, entre thriller psychologique et expérience de survie.

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