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Douleur, Zeruya Shalev - Gallimard, 2017

  • Photo du rédacteur: Admin
    Admin
  • 25 juin 2017
  • 2 min de lecture

Mesdames, ce livre est pour vous ! Comment ? Le titre vous fait peur, vous plombe le moral ? Dommage ! Vous auriez tort de passer votre chemin ….

... sauf si vous entrez dans la catégorie des épouse, mère et femme parfaites qui s’épanouissent totalement dans leur couple, n’ont jamais de doutes sur l’éducation passée et présente de leurs enfants parfaits et mènent allègrement une carrière professionnelle brillante faite entièrement de combativité, de bienveillance et d’empathie à l’égard de vos collègues ou clients.

Pour ma part, je rentre trèèèès largement dans l’autre catégorie … Alors, forcément, Iris et moi étions faites pour nous rencontrer et nous comprendre.

Iris, la douleur, elle connaît ! D’abord dans sa chair car elle habite Jérusalem et a été gravement blessée dans un attentat à la bombe dix ans plus tôt. Mais c’est ailleurs qu’il faut chercher la cause de sa douleur parce que …

Oui, l’héritage psychologique de ses parents, c’est douloureux Oui, les amours de jeunesse déçus, c’est douloureux Oui, la vie de couple qui se délite, c’est douloureux Oui, accompagner ses enfants jusqu’à l’âge adulte, c’est douloureux Oui, faire toujours passer les autres avant soi, c’est douloureux Oui, choisir en permanence entre sa vie de femme, d’épouse et de mère, c’est douloureux

Mais, paradoxalement, en lieu et place de la douleur, c’est plutôt un bien-être diffus qui s’est installé au fil de ma lecture. Comme un soulagement de se dire que, que ce soit à Jérusalem ou ici, une femme, une épouse, une mère mène les mêmes combats intérieurs.

Evidemment, Iris ne raconte pas mon histoire ou la vôtre mais il y a probablement un peu d’Iris en chacune de nous. Et même si on savait déjà que le pays des bisounours n’existe pas, Iris nous aide à y croire quand même, l’espace d’un instant.

Oui, j’ai adoré ce livre. J’ai plongé dans cette fine analyse psychologique sans pathos comme j’aurais plongé dans le plus machiavélique des thrillers. Allez Iris ! Montre-moi comment tu vas t’en sortir !

J’ai aimé la couverture et son côté très esthétique, l’écriture fluide et délicate de Zeruya Shalev, sa capacité à exprimer les ressentis de l’âme.

Et comme j’ai une admiration sans bornes pour les traducteurs, je salue bien bas Laurence Sendrowicz. La traduction est d’une telle limpidité, d’un tel équilibre qu’elle rend à merveille, j’en suis sûre, toute la sensibilité du texte original.

Un livre écrit par une femme et traduit par une femme. C’est sans doute là que réside la magie des mots qui arrivent si bien à exprimer les cris de l’intime féminin.

© 2017 La belette du sud - partage ses lectures

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