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Helena - Jérémy Fel - Payot & Rivages, 2018.


Il ne m'a pas fallu dix pages pour être totalement emportée par le récit et l'écriture de Jérémy Fel. Bon, d'accord, ça dépote un peu au début mais, rassurez-vous, ça se calme. Enfin, en apparence, parce que le premier talent de Jérémy Fel, c'est de prendre son temps pour planter le décor, créer l'attente, faire monter l'angoisse. Vous savez donc qu'il va arriver quelque chose « parce que c'est beaucoup trop calme » mais vous ne pouvez deviner ni quoi, ni quand, ni comment. Oui, il y a bien quelques scènes insoutenables (question de sensibilité comme dirait l'autre) mais ce n'est jamais gratuit. Pire ! On se surprendrait presque à trouver des excuses aux méchants ! C'est le second talent de Jérémy Fel : approfondir la psychologie de chaque personnage pour que le lecteur entre en empathie et comprenne les motivations des plus vils d'entre eux. Et enfin, il y a Helena, ou comment obséder le lecteur en amenant le personnage du titre seulement dans les derniers chapitres. Résultat : quand, une fois le livre refermé, les filles de la belette, inquiètes de voir leur mère en transe depuis plusieurs jours, obstinément plongée dans « Helena » avec des « ah c'est bien, ah c'est bien » posent la question rituelle « Alors, c'est bien ? », la belette reste sans voix, perdue dans ses pensées et parvient enfin à articuler : attendez, il faut que je vérifie quelques trucs, que je réfléchisse, c'est pas terminé ». Et oui ! Voici le troisième talent de Jérémy Fel : le mélange des genres. Vous croyiez avoir entre les mains un thriller psychologique et vous découvrez la véritable dimension de l'ouvrage. Alors, forcément, ça déstabilise. Il y a chez Jérémy Fel une « french touch » hautement addictive et intelligente. Bien qu'il plante son univers dans une Amérique paumée où flotte le fantôme de Stephen King, il prend bien soin de travailler la vie intérieure de ses personnages. L'ensemble est porté par une belle écriture, très visuelle, qu'il modifie au gré des personnages qu'elle incarne. Après réflexion, voici ma conclusion : quand un auteur a pris son temps pour vous livrer 700 pages intenses et qu'en plus, une fois le livre refermé, vous avez encore de quoi vous occuper, qu'il vous faut mentalement relire le livre avec un regard neuf pour dégager les véritables intentions et les obsessions de l'auteur, moi, ça, j'adore ! Helena confirme tout le bien que je pensais déjà de Jérémy Fel après la lecture de « Les loups à leur porte ». du talent, de l'originalité et de l'intelligence à la française. Vivement le prochain !

Quatrième de couverture

Kansas, un été plus chaud qu'à l'ordinaire. Une décapotable rouge fonce sur l'Interstate. Du sang coule dans un abattoir désaffecté. Une présence terrifiante sort de l'ombre. Des adolescents veulent changer de vie. Des hurlements s'échappent d'une cave. Des rêves de gloire naissent, d'autres se brisent. La jeune Hayley se prépare pour un tournoi de golf en hommage à sa mère trop tôt disparue. Norma, seule avec ses trois enfants dans une maison perdue au milieu des champs, essaie tant bien que mal de maintenir l'équilibre familial. Quant à Tommy, dix-sept ans, il ne parvient à atténuer sa propre souffrance qu'en l'infligeant à d'autres... Tous trois se retrouvent piégés, chacun à sa manière, dans un engrenage infernal d'où ils tenteront par tous les moyens de s'extirper. Quitte à risquer le pire. Et il y a Helena... Jusqu'où une mère peut-elle aller pour protéger ses enfants lorsqu'ils commettent l'irréparable ? Après Les Loups à leur porte, Jeremy Fel aborde cette vertigineuse question dans une grande fresque virtuose aux allures de thriller psychologique.

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